Chez SENS Café, le café est élixir. Poésie. Alchimie. Il nourrit l’art de flâner et il invite à prendre un moment pour bien vivre. Logé dans un bâtiment du patrimoine situé sur les rives du Lac Ontario, ce café de spécialité accueille toutes les personnes qui ont la curiosité d’explorer et de découvrir la pleine richesse de la symphonie des saveurs du café.
Fondé par Isabelle et Pierre Tardiveau, une visite chez SENS Café est un must lors d’un séjour à Kingston. Le couple, originaire d’Annecy dans les Alpes françaises, s’est réinventé en 2014, faisant fi de carrières insatisfaisantes et recommençant à zéro.
« Un jour, j’ai eu le déclic : je me suis intéressé à la caféologie et au café de spécialité, » explique Pierre. « Et moi, j’ai toujours aimé faire vivre le plaisir avant tout ! » ajoute Isabelle.
Le couple avait alors fondé le Barista Café à Annecy, inspiré de l’expérience du bistro français, là où les gens du quartier se retrouvent pour forger des liens parmi eux. Au hasard des amitiés formées parmi la clientèle, c’est à la suite de la rencontre d’un citoyen canadien ayant découvert ce marché du café de qualité à leur côté que Pierre et Isabelle ont pris le chemin de la ville de Kingston en 2020, en quête de nouveaux horizons.
SENS Café célèbre à peine ses premiers balbutiements, ouvrant ses portes en novembre 2021. Mais il inspire déjà la loyauté et l’affection de sa clientèle naissante : « Chaque fois que je suis loin de Kingston, SENS est l’une des choses qui me manque le plus ! » s’exclame un amateur sur réseaux sociaux.
« Ce qui est magique à SENS Café, ce sont ces belles rencontres des gens de notre « quartier, » de notre communauté, qui partagent un beau moment autour d’un bon café, » explique Isabelle.
« Cette notion de partage est l’une des caractéristiques des cafés de ladite troisième vague, » affirme Pierre. « La première vague a commencé dans les années 1900. On buvait alors le café parce qu’il était chaud et qu’il faisait du bien au corps. La seconde vague a démarré dans les années 1970, avec l’émergence de grands acteurs comme Starbucks et Tim Hortons qui ont révélé au public les différentes façons de boire le café : en filtre, en espresso, avec ou sans lait, chaud ou froid, » explique Pierre.
« Vient ensuite la troisième vague qui révèle les richesses aromatiques du café, par le biais de méthodes d’extractions douces tels par les filtres. Ce café de troisième vague met en valeur les caractéristiques propres à chacune des variétés, chacun des terroirs, chacune des origines. Comme pour le vin, le café propose une richesse d’arômes que cette troisième vague se propose de révéler aux palais. »
« Un barista de la troisième vague, c’est un sommelier du café » poursuit-il. « Il s’intéresse à l’origine du café qu’il sert, aux fermes qui les cultivent et aux familles de caféiculteurs qui les récoltent. Il est au fait des méthodes de préparation de ces grains de café et de leur torréfaction. Ce barista saura même vous parler des rituels de dégustation de certaines origines qui renforcent l’esprit de communauté au sein de ces familles de cultivateurs soucieux du respect des traditions. »
C’est d’ailleurs cet esprit de communauté qui résonne chez les Tardiveau. Cette dégustation de café fait l’écho d’un art de vivre à la française.
« Quand on dit qu’on veut partager un peu de notre art de vivre à la française, c’est justement essayer de retenir un peu les gens et les inviter à prendre un peu leur temps, » explique Isabelle.
SENS Café habite la croisée des chemins de la Francophonie de Kingston, communauté à la fois locale et internationale, où Francophones et Francophiles se côtoient, s’entremêlent, et échangent entre eux leurs perspectives sur le monde.
« On se rend compte que le bouche-à-oreille fonctionne bien sur le fait qu’on parle français. Et, petit à petit, les gens passent le seuil de la porte, curieux, et viennent nous parler français, » explique Isabelle.
Mais, attention : « On n’a jamais eu la volonté de se dire qu’on va recréer une petite partie de France au Canada. Nous voulons juste apporter une touche française à la communauté locale, » précise Pierre.
C’est d’ailleurs pourquoi Isabelle et Pierre ont cherché un lieu unique pour leur nouveau café, un local ancré dans le récit de Kingston. Situé dans une ancienne poissonnerie de la rue Ontario aux murs de pierre de calcaire argentée, SENS Café donne une vocation moderne à un édifice du patrimoine historique de la ville.
Isabelle et Pierre ont confié l’énorme responsabilité de transformer cet espace patrimonial à Alexander Wilson Architect Inc. qui a su rehausser le caractère historique notable du lieu, notamment les étagères centenaires et l’ancienne cheminée, calé dans un grand espace blanc et lumineux. On retrouve également quelques curiosités des origines populaires de l’édifice, telle une ancienne roue de bateau de pêche, un objet protégé du patrimoine local.
« Le café propose une ambiance contemporaine dans un cocon historique, » dit Pierre.
En arrière du comptoir chez SENS Café, on peut observer les baristas à l’œuvre, l’orchestre de cette « symphonie des sens. » Pierre forme lui-même les baristas en caféologie, prenant le temps de faire le récit des familles et des terroirs de chaque café pour l’équipe et pour la clientèle.
« On a récemment goûté un café aux arômes de fruit de la passion. Et quand on le met en bouche, on sentait un arrière-goût de fraise, » dit Isabelle. « Ça demande un peu de travail afin d’en arriver là ! Mais on souhaite que chacun puisse vivre l’expression de nos cafés. »
Que ce soit pour humer les parfums de cafés frais, de poser le regard sur de jolies gourmandises, ou de se livrer aux petites douceurs de l’art de flâner, SENS Café offre une expérience du café unique à Kingston.
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« Nous pensons que le bon café ne doit pas être réservé à une minorité d’experts, » s’exclament les Tardiveau. « Notre volonté est de satisfaire votre curiosité, de vous faire voyager le temps d’une tasse, mais surtout de vous laisser profiter de votre café comme vous l’aimez et pourquoi pas de faire de belles rencontres dans une atmosphère chaleureuse. »
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Photos par Bernard Clark
