« Miss Emily LIVE at the Isabel » nominée pour l’album blues de l’année 2022 aux prix Juno
Cela fait 18 ans qu’Emily Fennell est devenue musicienne à temps plein. Elle a commencé à gagner des éloges en tant que pré-adolescente lors de foires de comté. Elle a passé quelques années à jouer dans des bars, voyageant à travers l’Ontario pour des concerts. Aujourd’hui, elle compte cinq albums, une base d’admirateurs fidèles et elle détient le record du plus grand nombre de représentations à guichets fermés au Isabel Bader Centre for the Performing Arts (the Isabel) de Kingston. Emily Fennell, connue sous le nom de Miss Emily sur scène, a maintenant acquis une reconnaissance nationale en étant nominée pour l’album blues de l’année aux prix Juno 2022 — et nous ne sommes vraiment pas surpris.
La voix de Miss Emily, raffinée mais nerveuse, douce mais sulfureuse, charme les amateurs de musique de Kingston depuis des années. Le disque qui a fait d’elle une artiste nominée aux Juno, Miss Emily LIVE at the Isabel, est une compilation de plusieurs performances à l’Isabel. L’album de 15 titres comprend des chansons de deux spectacles de lancement de l’album In Between, mettant en vedette Gord Sinclair et Rob Baker (2017), et des sélections de Miss Emily Sings Kingston II (2018), et Miss Emily in Concert (2019 et 2020).
Nous avons parlé avec Miss Emily de ce que cela fait d’être nominée aux prix Juno. Bien qu’elle ait eu des défis personnels importants à relever dans la dernière année, qu’elle ait vécu le stress de s’occuper d’une fille adolescente en pleine pandémie de la COVID-19 et qu’elle ait été occupée à travailler sur un nouvel album qui sortira en octobre, elle ne pourrait pas être plus excitée.
« Il y a eu des périodes très sombres et maintenant j’ai cette chose et elle n’expire jamais. C’est toujours cette chose que j’ai faite, c’est-à-dire devenir une artiste nominée aux Juno, que je gagne ou non. J’ai atteint ce jalon et il ne s’effacera jamais, pour quelque raison que ce soit. C’est tellement cool. J’espère gagner aussi; pourquoi pas ? Pourquoi ne pas essayer ? »
Native du comté de Prince Edward, Miss Emily vit à Kingston depuis 18 ans. Elle décrit sa passion pour l’écriture de chansons comme une maladie dont elle est atteinte, aussi loin qu’elle se souvienne. Tout ce qu’elle a toujours voulu c’est être chanteuse. C’est la communauté de Kingston qui l’a soutenue en tant que musicienne à temps plein et mère célibataire avec une hypothèque à seulement 23 ans.
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« Le comté de Prince Edward est l’endroit où j’ai grandi et Kingston m’a développé en tant qu’adulte. Quand je suis arrivée ici le 1er mars 2004, je n’étais encore qu’une enfant et en septembre 2004 j’apprenais que j’étais enceinte. J’ai littéralement été propulsée dans l’âge adulte au début de ma vingtaine et Kingston a vraiment amorti le choc et m’a soutenue en tant qu’artiste. Je ne peux nourrir ma famille et payer mon hypothèque que si les gens viennent à mes concerts et soutiennent ma musique. Je ne remercierai jamais assez la communauté pour cela, vraiment. »
Alors que la communauté de Kingston continue de la soutenir tout au long de sa carrière, en 2020 seulement, Miss Emily a remporté le titre de chanteuse de l’année aux Maple Blues Awards, de nouvelle artiste de l’année ainsi que lauréate du Sapphire Canadian Blues Music Video Award (pour son vidéoclip, « Hold Back the River », filmé à l’intérieur du pénitencier de Kingston).
Mais Miss Emily dit que le talent n’est qu’un aspect de son succès. Elle y attribue également une attitude positive, des décisions d’affaires intelligentes, de bons contacts et la notion que de grands risques entraînent de plus grandes récompenses. En fait, les premiers spectacles qu’elle a donnés à l’Isabel étaient des risques à cinq chiffres qu’elle a produits elle-même. Commençant par des centaines d’appels téléphoniques personnels et de courriels envoyés pour vendre des billets, Miss Emily s’est depuis consacrée à se produire dans de grands théâtres pour faire avancer sa carrière. Elle a vu les portes s’ouvrir depuis.
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Sa nomination aux Juno est donc particulièrement spéciale. L’album se déroule entièrement à l’Isabel, un lieu dont le personnel soutient incroyablement la vision musicale de Miss Emily. La création de l’album nominé aux Juno a été un processus communautaire. Le processus de sélection des chansons a commencé avec l’Isabel qui lui a envoyé les enregistrements de la table d’harmonie de six de ses spectacles. Après avoir écouté attentivement chaque chanson, Miss Emily a condensé la liste en environ 20 pistes et les a envoyées à son agent artistique, à ses amis et aux membres de sa famille.
« J’ai demandé aux gens qui ont une formation musicale et aux gens qui n’en ont pas : “qu’est-ce que vous aimez ?” Une des choses vraiment uniques à propos de cet album — et c’est incroyablement old-school comment nous l’avons fait — mais il n’y a pas de superpositions de musique (overdubs). Tout ce que vous entendez sur cet album se passait littéralement sur cette scène à ce moment-là. Nous n’avons rien retiré, nous n’avons rien rajouté. Normalement, les gens superposent quelque chose comme un solo de guitare. Il y a le montage, pour que ça sonne bien parce que c’est cinq spectacles, donc les applaudissements du public roulent ensemble et ce genre de choses, mais il n’y a pas de superpositions musicales. C’est fou. »
Miss Emily fait l’éloge des 14 autres musiciens représentés sur le disque, dont le talent a permis une production aussi irréprochable.
« C’est une tonne de gens incroyablement talentueux pour ne pas tout gâcher, vous savez ? Il y a généralement des choses qui ne sont pas réglées, ou quelqu’un oublie d’entrer à un certain moment, mais il n’y a rien de tout cela. Je sais que c’est mon disque et j’ai l’air presque idiote quand j’en parle, mais il y a une certaine perfection à certains égards et je ne peux même pas m’en attribuer le mérite parce que je ne joue pas de tous les instruments. Je ne suis que l’une des quinze personnes sur ce disque. Cela ne fonctionne de cette façon que si tout le monde donne son 100 %. »
Le disque capture ce qui est sans aucun doute la force de Miss Emily : sa voix féroce, sa présence phénoménale sur scène et un engagement exceptionnel du public. Des morceaux lents et déchirants se transforment en airs plus optimistes et jazzy, ne faisant jamais de compromis sur des paroles intrépides. Les critiques l’ont considérée comme rappelant Aretha Franklin et Amy Winehouse. Son inspiration en tant qu’auteure-compositrice vient du refus de suivre un conseil :
« Il y a des années, on m’a donné un excellent conseil qui était “n’écrivez pas seulement sur vous-même parce que vous n’avez pas besoin de révéler tous vos secrets”… et je n’ai jamais suivi ce conseil. Mes chansons sont littéralement mon journal intime. Je monte sur scène et je chante mes expériences personnelles, mes pensées, mes sentiments, mes espoirs, mes rêves et mes peurs. C’est comme si les 20 dernières années de ma vie avaient été documentées dans mes chansons. »
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Alors que Miss Emily écrit des chansons inspirées de ses propres expériences, son objectif est également de tendre la main aux autres et de connecter les gens en tant que population. Elle s’est rendu compte que la plupart d’entre nous avons les mêmes peurs, les mêmes amours et les mêmes désirs. Par exemple, son prochain album comprend une chanson environnementale intitulée « Respect Your Mother », qui aborde sa préoccupation personnelle au sujet du changement climatique et de la question plus large de celui-ci.
La communauté a toujours été une grande partie de la vie de Miss Emily, tant sur le plan personnel que professionnel. Elle voit Kingston comme le type de ville qui encourage ses artistes dynamiques et qui élève une communauté musicale florissante où les gens se soutiennent mutuellement.
« Certaines personnes comme Gord [Sinclair] et Rob [Baker], qui sont au sommet de la chaîne alimentaire de notre industrie, dans ce pays, sont ici à Kingston — et puis il y a des gens qui font de la musique de rue au centre-ville. Lors d’un de mes spectacles de Miss Emily Sings Kingston, j’ai fait jouer un gars nommé Jonas Lewis Anthony. Jonas, maintenant, est assez reconnu en ville parce qu’il est le chanteur principal du groupe, The Wilderness, et il chante et joue également de la guitare dans Kasador. Il est vraiment talentueux, mais quand je l’ai découvert pour la première fois à ma façon, il jouait dans les rues du centre-ville de Kingston. Je suis sortie de la voiture, et je me suis approchée de lui et lui ai demandé : “Voulez-vous faire partie de mon spectacle ?” Gord et Rob faisaient partie de ce spectacle, alors nous avions quelqu’un qui jouait dans les rues à l’époque, puis sur scène avec deux gars de The Tragically Hip. »
Miss Emily refuse d’arrêter de célébrer la scène musicale de Kingston, en particulier la façon dont tout le monde apprécie le talent unique et les différents niveaux de succès.
Les prix Juno 2022 auront lieu à Toronto le dimanche 15 mai.
